Ampoules

Polémique sur les LED blanches

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lampe avec ampoules à LED blanches

Dans un avis du 19/10/2010 , l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) conseille de restreindre la commercialisation de certaines diodes électroluminescentes LED, notamment :
– celles qui ont trop de bleu dans le spectre lumineux
– celles qui présentent une luminance trop forte.

La luminance  définit l’impression lumineuse perçue par un observateur qui regarde la source. Elle permet donc d’évaluer l’éblouissement.

Risque lié à la lumière bleue

La lumière bleue est reconnue pour ses effets néfastes et dangereux sur la rétine. Le risque d’exposition dépend de la dose cumulée de lumière bleue à laquelle la personne a été exposée. Il résulte généralement d’expositions peu intenses répétées sur de longues durées.
Trois populations y sont plus particulièrement sensibles : les enfants (en raison de la transparence du cristallin), les personnes atteintes de maladies oculaires et certaines populations de travailleurs qui sont soumis à des éclairages à forte intensité de lumière bleue.
L’Anses précise toutefois que ce risque n’existe qu’avec les LED qui utilisent une diode bleue pour produire de la lumière blanche (c’est la méthode la plus couramment utilisée).

Problème d’évaluation du risque lié à la lumière bleue

La norme NF EN 62471 (relative à la sécurité photobiologique des lampes) propose des limites d’exposition au rayonnement de la lumière bleue. Elle définit 4 groupes de risques :

  1. le groupe de risque 0 (exempt de risque),
  2. le groupe de risque 1 (risque faible),
  3. le groupe de risque 2 (risque modéré)
  4. et le groupe de risque 3 (risque élevé).

Les mesures de luminance effectuées font apparaître que certaines LED accessibles à l’achat pour le grand public et potentiellement utilisées en éclairage domestique appartiennent au groupe de risque 2. Or, à ce jour, aucune des autres sources d’éclairage disponibles pour le public ne dépasse les groupes de risque 0 ou 1.
Par ailleurs, il apparaît que cette norme est insuffisamment adaptée à des éclairages utilisant des LED :
• les valeurs limites d’exposition ne sont pas adaptées pour des expositions répétées à la lumière bleue ;
• il existe des ambiguïtés concernant les protocoles de mesures permettant de déterminer le groupe de risque
• elle ne prend pas en compte la sensibilité de certaines populations particulières (enfants, aphakes, pseudophakes, etc.).
Risque lié à l’éblouissement

En éclairage d’intérieur, il est admis qu’une luminance supérieure à 10 000 cd / m² est visuellement gênante quelle que soit la position du luminaire dans le champ visuel.
Pour ne pas atténuer la luminosité de certaines ampoules vendues dans le commerce, les fabricants de LED laissent parfois apparaître les diodes électroluminescentes. Ces ampoules peuvent ainsi présenter des luminances 1 000 fois plus élevées que la norme ! Le niveau de rayonnement direct de ce type de source peut donc largement dépasser le niveau d’inconfort visuel, bien plus qu’avec les éclairages dits «classiques»  (halogènes, lampes basses consommation).
Conclusion

L’Anses juge que les LED présentant plus de risques que les autres types d’ampoules devraient être retirées du marché.
Elle recommande également d’adapter aux spécificités des ampoules LED la norme NF EN 62 471 de manière à prendre en compte les populations sensibles et les personnes particulièrement exposées.

Enfin il semble vital, selon l’Agence, d’améliorer l’information des consommateurs, notamment par le biais d’un étiquetage plus précis. L’information à afficher concerne en particulier la qualité de la lumière et le niveau de sécurité photobiologique.

Affaire à suivre.

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